Comme chaque année, lorsque la belle saison arrive, les moustiques ont la fâcheuse idée de nous rendre visite et leurs piqûres peuvent être une nuisance pendant les mois les plus chauds de l’année. Mais pour cet été, il semble que nous allons connaître une recrudescence de moustiques, puisque ces insectes piqueurs ont, bel et bien, envahi plusieurs régions du pays, dont les quartiers et les cités les plus populaires.
Depuis quelques semaines, la Tunisie connaît un épisode important d’émergence de moustiques et de sérieuses inquiétudes commencent à se manifester à ce sujet : des cris d’alarme ont été lancés sur les réseaux sociaux par les habitants de plusieurs régions —notamment ceux qui habitent près des lacs, des Sabkhas ou des plages— qui se plaignent de ce problème récurent et qui craignent une nouvelle invasion des moustiques, expliquant ceci par le défaut, le retard, voire le laxisme d’interventions pour traiter les gîtes des nuisibles. Mais il faut le dire ; cette situation n’a rien d’exceptionnel, puisque tous les ans, à l’approche de l’été, les moustiques gâchent la vie de la quasi-totalité des Tunisiennes et des Tunisiens !
D’un côté, après les épisodes météorologiques des dernières semaines (les fortes chaleurs qui ont suivi les grosses pluies du printemps constituent un cocktail idéal pour leur prolifération), il est normal d’observer une augmentation importante de la quantité des moustiques, partout dans le pays avec, de l’autre côté, une pollution qui n’épargne aucun endroit : les villes, les régions rurales, les côtes, les villages… Et donc, dans un premier temps, le réchauffement climatique est pointé du doigt pour expliquer cette situation, puis il est également question de la pollution. Ici, il est important de souligner que l’absence de réflexe citoyen n’est pas le seul responsable de cette pollution car l’Etat, qui n’a jusqu’ici pas mis en place un système de tri et de valorisation des déchets, reste le premier responsable de cette situation.
Les problèmes ne manquent pas…
Sur un autre plan, en Tunisie, la surveillance des moustiques et la mise en place de la stratégie nationale de lutte contre ces insectes piqueurs sont principalement organisées par les collectivités locales. Mais cette intervention implique plusieurs autres parties, dont les ministères de l’Environnement, de la Santé, de l’Equipement et de l’Agriculture, l’Onas, l’Institut Pasteur, l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes. A cet égard, chaque année, les agents des municipalités se chargent de la lutte contre les moustiques et, pour traiter ce problème, certaines municipalités programment des interventions même depuis le mois de janvier, selon la région et sa spécificité. Mais aujourd’hui, les habitants de plusieurs régions reprochent à ces municipalités, et aux autorités d’une manière générale, un manque de fréquence, en ce sens qu’ils ne s’amènent pas tous les jours et une absence de synchronisation de leur plan d’intervention, dans la mesure où leurs tournées dans la cité sautent souvent des quartiers entiers, particulièrement les rues à forte densité de population.
Sur un autre plan, depuis le début de cette année, les opérations d’intervention ont été perturbées, à plusieurs reprises, par des facteurs climatiques et humains à cause de cette crise sanitaire liée au covid-19, ce qui fait que, dans certaines régions, la lutte contre les moustiques a été lancée en retard, puisque le travail assuré par les autorités locales et les municipalités dans la lutte contre le coronavirus a pris beaucoup de temps aux dépens de cette action annuelle. Ce sont notamment les z
ones de Radès, Oued Ellil, La Soukra, La Marsa, La Goulette, Gammarth… qui souffrent le plus de ce phénomène et, dans ce cas, la saison de moustiques pourrait s’allonger jusqu’au mois de novembre et même décembre avec le cocktail “chaleur et humidité” qui favorise leur pullulement. C’est pourquoi chacun de nous doit se préparer à riposter avec les moyens du bord pour se protéger…